Qu'est-ce que bullshit jobs ?

Les "bullshit jobs", ou emplois inutiles en français, sont des postes de travail qui semblent avoir peu ou pas de contribution significative à la société ou à l'organisation qui les emploie. L'expression a été popularisée par l'anthropologue David Graeber dans son essai "Bullshit Jobs: A Theory", publié en 2018.

Selon Graeber, ces emplois sont caractérisés par le fait que les personnes qui les occupent estiment que leur propre travail est inutile ou sans valeur, mais sont contraintes de le faire pour des raisons économiques ou sociales. Les employés concernés peuvent ressentir de l'ennui, de la frustration ou du désespoir, et cela peut avoir un impact sur leur bien-être mental.

Il a identifié plusieurs catégories d'emplois inutiles, notamment les superviseurs qui ne font pas grand-chose, les bureaucrates peu productifs, les spécialistes en relations publiques et en marketing qui créent des besoins artificiels, les responsables de rapports et de documentation excessifs, et d'autres emplois similaires.

Graeber soutient que ces emplois inutiles sont devenus de plus en plus courants dans les économies modernes et que cela s'expliquerait par divers facteurs, notamment la bureaucratisation excessive des organisations, l'obsession de l'évaluation et de la mesure de la productivité, ainsi que la nécessité de maintenir un taux de chômage suffisamment élevé pour contrôler les travailleurs.

Les "bullshit jobs" soulèvent des questions sur la valeur du travail dans nos sociétés et sur la répartition équitable des emplois et des ressources. Certains pensent que la création d'emplois inutiles est un gaspillage des compétences et de l'énergie humaine, tandis que d'autres soutiennent que ces emplois peuvent quand même fournir des revenus et une stabilité économique à ceux qui les occupent.

En fin de compte, le concept de "bullshit jobs" incite à repenser notre système de travail et à considérer d'autres manières d'organiser et de valoriser le travail, afin de mieux répondre aux besoins réels de la société tout en réduisant le nombre d'emplois qui semblent n'avoir aucun impact positif.